A trop fantasmer les endroits ou on a
grandi, la famille qu’on a hate de retrouver chaque annee, on en oublit la
tristesse du Nord-Est de la France et les gens qui vieillissent.
J’ai lu recemment un article sur Pierre
Botton et sur sa bataille pour les prisons et tout m’est revenu, les annees 80,
les annees fric, tout etait gai et tout semblait facile. Je me suis souvenue du
vin qui coulait a flot chez mes parents, des fetes, des tubes de l’epoque, de
la cohabitation a l’Elysee.
J’ai entendu Virgine despentes qui disait
quelque chose d’interessant, elle disait que la generation qui avait grandi
dans les annees 80 avait connu deux mondes vraiment tres differents et que
cette generation etait tiraillee entre ces deux mondes, celui des annees 80 et celui des annees 2000.
Et je me suis dit, voila, quand je reviens en France, je pense que c’est encore
les annees 80, que les amis de mes parents ont toujours 40 ans et que je vais
regarder le top 50 a la tele. Parce que c’est toujours tres arrangeant de se
souvenir des bonnes choses, de penser que c’etait mieux avant, que c’est mieux
ailleurs.
C’est arrangeant mais c’est faux.
Ce qui est bien, c’est le present et l’avenir,
la Californie et les autres endroits ou je vivrai. Les amis que je verrai
toujours sans que rien n’ait change, les amis avec qui je suis bien, meme sans
rien dire, rien qu’a les ecouter et a les regarder.